DES ORIGINES A LA GUERRE DE CENT ANS Il est indiqué, sur la carte postale du château vendue à St Etienne : « XIIe siècle ». Le docteur de Ribier, historien du Mauriacois, affirmait qu’il avait été « bâti au milieu du XVIIe siècle » ! Qui croire ? En fait, une « maison de maître », entourée d’une cour et d’un jardin, existait déjà au Xe siècle, comme en témoigne un document de 917. Mais ce n’est qu’en 1371 que l’on trouve à nouveau mention d’une maison dont tout montre qu’elle a été intégrée dans le bâtiment existant aujourd’hui. Nous sommes alors en pleine guerre de Cent Ans, et une bande « anglo-gasconne » prend et incendie le château qui existait alors sur le rocher situé entre le village de Neuvialle et la route actuelle. La famille de Dienne, qui possédait la seigneurie établie sur Neuvialle et Saint-Etienne, décide alors d’abandonner Neuvialle et de se fixer sur St Etienne, dans la « maison haute et basse » qu’elle y possédait. Compte tenu de l’expérience vécue à Neuvialle, on peut comprendre que la famille de Dienne ait cherché à se protéger non seulement en quittant la vallée mais encore en renforçant les moyens de défense de sa position de repli. |
La « maison haute et basse » devait se composer à l’origine d’un corps de logis, dont on accédait aux différents étages (cave, salle, chambre et combles) par un escalier à vis situé dans une tour (la tour Sud) et d’une partie basse où se trouvaient la cuisine et la porte d’accès à l’ensemble, contrôlée par la tour. La cheminée de cette cuisine est typique du XIVe siècle et cette tour également. Les accès aux différents niveaux se font de biais à partir de l’escalier de la tour, située à l’angle Sud-Est du corps de logis principal. On peut supposer que fut alors ajoutée la tour Nord-Ouest, pour contrôler les arrivées de la vallée. Les deux tours ont des éléments en tuf et des meurtrières de tir, que l’on ne retrouve pas sur la tour Nord-Est.
DEPUIS LA GUERRE DE CENT ANS
En 1549, la seigneurie fut acquise par Joachim de Chabannes. Son petit-fils la revendit, le 14 novembre 1607, à Jean Dubois, argentier ordinaire du prince de Condé, originaire de Soleilladour, entre St Etienne et Menet, et petit-fils de Gabrielle de Dienne. A partir de ce retour dans la lignée des Dienne, elle restera dans la même famille.
Jean Dubois, devenu seigneur de Saint-Etienne, surélève la partie basse, comme en témoignent les pierres d’angle de la partie supérieure, en pierres taillées de Menet, alors que les pierres d’angle du rez-de-chaussée de cette partie sont en gros moellons. La pierre de Menet est également utilisée pour les mâchicoulis de la tour ajoutée au Nord-Est pour équilibrer la façade Nord devenue façade principale. On y ouvre d’ailleurs une porte d’entrée plus digne d’un château que la précédente…
Cadran canonial indiquant l'heure des 7 prières Ora est hora → Il est l'heure de la prière |
Cadran solaire donnant l'heure du jour Carpe diem, quam minimum credula postero → Hâte-toi de jouir du présent et compte le moins possible sur le lendemain |
Des adjonctions et embellissements se sont succédé depuis, sans que l’on puisse toujours les dater : les petits corps de bâtiment ajoutés semblent dater du XVIIIe, comme le porche daté de 1740, et sans doute les cadrans solaires. Les fenêtres ont été agrandies sous l’Empire, comme en témoignent les ferronneries, au moment où la famille de Saint-Etienne a abandonné Val, acquis en 1778. D’ailleurs la grange-écurie de la Roche est datée de 1808 et l’on sait que la cloche de la chapelle de Val a rejoint le clocher de St Etienne en 1806. Vers 1900, des fenêtres ont été créées dans la toiture, et l’on a ajouté des supports de pierre autour de la toiture du corps de logis principal, rappelant les mâchicoulis des tours. Un parc « à l’anglaise » a été dessiné à la place des deux enclos existants et ses arbres ont complété les deux tilleuls « sully », plantés au début du XVIIe de chaque côté de la nouvelle entrée. Les deux tilleuls d’origine ont disparu, l’un entre les deux guerres et l’autre en 2000. Du parc « à l’anglaise » d’origine datent le sequoïa, le cèdre, deux sapins, un tilleul et quatre épicéas. |
La dernière des Saint-Etienne a épousé Raoul de Malet en 1857, leur fille a épousé Henri de Douhet et leur fils a légué la propriété à ses neveux de Tessières, qui ont pris en 1993 la suite de cette déjà longue histoire.